INTRODUCTION

Durant des millénaires, les Hommes ont port‚ leur regard vers le ciel. Emerveillés devant les forces de la nature, Ils les ont subies sans relâche. Craintifs lorsqu'elles se déchaînaient en semant la mort et la désolation par monts et par vaux, Ils se redressaient dès l'apparition des premiers rayons de soleil. De cette lumière salvatrice chassant les tourments de la peur, Ils en firent leur Dieu.

Dans chaque tribu, le sorcier est l'Etre porteur du savoir g‚n‚tique de ses ancêtres. Rites étranges où la part de mise en scène est importante. Il puise ses illuminations divinatoires par le biais de m‚langes hallucinogènes. Ceux-ci l'amenant à un niveau de conscience où le Tout ne fait plus qu'Un. Puis, réémergeant des brumes de l'au-delà, il dicte ses prophéties aux sages venus l'écouter dans la grotte sacrée en faisant cercle autour de lui.
La cérémonie finie, il se retrouve seul au côté‚ du feu mourant et se recroqueville en méditant sur les origines de la vie. Dehors, entre chien et loup, les premières étoiles se mettent à scintiller, le ciel est clair et d‚gag‚. Des plaines verdoyantes monte le hurlement des lygrons en chasse. Du Pays-d'En-Haut descend la complainte du vent traversant le maigre feuillage des arbres de la foret.
Mais ce jour n'est pas habituel. Alors que les deux soleils étaient à six doigts de l'horizon, un étrange oiseau rutilant et vomissant des flammes a travers‚ le ciel dans un bruit de tonnerre... il a brusquement disparu dans une lueur semblable à cent mille soleils, aveuglant momentanément les hommes et transformant en statues de sel ceux qui n'étaient pas à l'abri. Un roulement de tambours s'est fait ouïr et un vent brûlant a balayé les plateaux du Pays-d'En-Haut; ne laissant que des cendres sur son passage. La terre a tremblé, déchirant en plusieurs endroits son écorce.
La tempête s'est apaisée, le calme est revenu. Ils ont pans‚ leurs blessures et pleur‚ leurs morts. Les gens du village ont accus‚ les dieux de tous ces maux, seul le sorcier est resté dans l'expectative... pendant son voyage spirituel, il a capté des pensées étrangères, des images de lieux inconnus merveilleux et terrifiants à la fois où de puissants oiseaux de feu se côtoyaient.

D‚pliant ses longues jambes engourdies, il se remet debout, redressant sa stature filiforme. Il ‚teint les dernières braises en urinant dessus et s'en va. En d‚bouchant à l'air libre, il fait une nuit noire sans lune. Lentement, il lève la tête, tournant son regard inquisiteur vers les étoiles.

La vie ailleurs? Peut-être!..

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