CHAPITRE 16

 

On ne fait rien de grand sans le fanatisme.

 

Gustave Flaubert

 

 

TRANSCODEUR

 

Une géante blanche de type spectral F5 autour de laquelle gravite une naine blanche de type DF sont les deux composantes du système Tau Kalb; dardant leurs rayons sur Tibioniz-la-rouge, première des deux planètes; son surnom provenant du grand erg recouvrant les trois quarts de sa surface. La seconde, Akhar, par trop inhospitalière, est rongée par une végétation luxuriante et très dangereuse. Quelques bâtisseurs ont tenté leur chance; mais devant l'hostilité de la faune et de la flore, ils ont tout abandonné: espoir et matériel.
Le Mérignac est loin derrière nous. Seul le blip de la balise d'appontement du destroyer, transmis régulièrement, résonne dans les coursives de la navette atmosphérique. Nous glissons à vitesse subluminique dans la noirceur de l'espace, évitant ainsi toute trace hyperspatiale. Sur la grille du scanner principal, la fenêtre d'entrée orbitale vient de s'afficher; tandis que défilent sur d'autres écrans les inter-communications chiffrées entre la garnison de Qutiri et le Mérignac. L'unique spatioport de Tibioniz est muet... pas un traceur n'est enclenché.
Dar-es-Snahh n'attire personne ou si peu. Les installations sont vétustes et le personnel non qualifié. Je ne suis jamais venu en ces lieux et les données existantes sont chiche d'explications.
Dire que les Dragonniens se sont aventurés aussi profondément dans la FedGal, à un saut de puce de SOL3... 11,4 années-lumière! J'en ai froid dans le dos. Reste à convaincre les Grands Prêtres sévissants à Dar-es-Snahh de nous remettre le transcodeur; chose qui ne sera pas aisée car ces derniers sont réfractaires au gouvernement central de Lotan. De plus, se sont les garants de la Connaissance et du Savoir Suprême, laissant dans l'ignorance la plus complète les gens du peuple.

Un klaxon m'avertit que nous sommes en approche de phase orbitale, je laisse à Charles le soin de nous conduire à bon port. Pendant ce temps, je revêts mon spatiandre... un modèle ultra-léger, spécialement conçu pour ce genre d'expédition. Les modules de commandes sont fixés à la ceinture. Je rentre les différents codes d'accès dans le nanordinateur de ma tenue par le biais d'un boîtier d'interconnexion relié au scanner de la navette. A mon poignet droite, j'enfile mon cône de protection à l'apparence anodine d'un bracelet-montre.
- Es-tu paré Michel ? s'enquiert Charles l'oeil rivé sur les cascades de chiffres déferlant sur son écran.
- Ouais, j'ai obtenu un minimum d'informations sur la caste religieuse d'ici-bas. Ce sont des fous intégristes capables des pires méfaits. Ils sont entourés de gardes fanatiques pour qui la mort est une sublimation de l'âme. Je n'aime pas ce genre de gars pour qui la vie n'est rien. J'ai bien peur que seule la violence soit la clef du problème.
- Pénétration atmosphérique dans quelques instants, on s'attache s'il-vous-plaît! la voix tonitruante de Bob, depuis le Mérignac, résonne dans les couloirs de l'astronef. Attention ça va secouer d'ici peu... Pour votre information, pas de navires étrangers dans la proximité immédiate. Je coupe momentanément le traceur. Bon, Je vous quitte les enfants. Bonne route!
- Merci Bob... à bientôt!
Et voici la partie de plaisirs qui commence. Etant trop absorbé par ma paperasserie, je n'écoute que d'une oreille distraite le monologue de mon coéquipier. Notre véhicule est malmené par les turbulences de la haute atmosphère. Vers deux cent quatre-vingts cinq kilomètres d'altitude, nous croisons la route d'une plate-forme orbitale dans un état de délabrement avancé. Plusieurs satellites de télécommunications, muets pour la plupart, nous frôlent en silence.
- La navigation est pourrie dans ce coin, pas de contrôleurs locaux et un orage magnétique en prime qui me bousille mon scanner de proximité... heureusement que le temps est dégagé. Michel, tu me donnes un coups-de-main pour la suite s'il-te-plaît?
- Ok, pas de problème. J'ai fini d'étudier le rapport de la garnison qutirienne relative au cosmonef dragonnien ; il mentionne entre autre que le navire s'est écrasé dans le grand désert du sud de la contrée. L'engin, selon les dires de l'observateur fédéré survolant les lieux dans sa barge, portait de longues estafilades noirâtres caractéristiques des jets infra-mauves de nos troupes d'assaut. De plus, en se posant sur son ventre, ce transporteur s'est brisé en quatre morceaux... vraisemblablement comme suit: premièrement le groupe de propulsion et la réserve de quartzdium se sont séparés en un bloc lors du contact initial avec le sol, une chance pour nous que la matière fissile n'ait point explosé; deuxièmement sous l'effet conjugué de la vitesse et de l'onde de choc, cette partie a rebondi et s'est encore séparée; ici, le moteur a littéralement implosé, vitrifiant plus de trente mille mètres carrés de sable; troisièmement la partie de la proue a poursuivi son chemin sur mille sept cents mètres... tu vois les traces de ripages sur ce tridi; là encore, le devant s'est scindé en deux morceaux, respectivement le poste de pilotage et une zone technique secondaire. C'est cette dernière qui nous intéresse plus particulièrement. Malheureusement, le rapport indique qu'une caravane a pillé les restes du vaisseau pour le compte des Grands-Prêtres.
- Y a-t-il eu des survivants?
- Il n'est nullepart fait mention de rescapés... volatilisés! Quant au transcodeur, il y a fort à parier qu'il a été placé sous bonne garde. Nous aviserons sur place. Je suis à toi à moins que tu n'aies d'autres questions.
- Pas le moindre du monde, je te remercie d'ailleurs pour ton bref résumé de la situation et pour l'aide si précieuse que tu as omis de m'apporter alors que je te l'avais demandé gentiment! Je t'informe que le trafic radio au sol est nul, le spatioport semble mort. Je n'ai détecté que de rares engins de surface à propulsion chimique.
- Vu! De toute façon, tu as parfaitement maîtrisé la situation sans t'encombrer de ma personne! A nous deux... Je te propose de descendre encore un peu. J'ai branché l'écran micro-gravimétrique... rien de transcendant. Charles attention! Au nord-est, nous venons d'être accroché-radar par une des tours du temple... augmente la télédétection... voilà merci. Maintenant, nos hôtes savent qu'ils ont des visiteurs. J'ai d'ailleurs une faible source radio-isotopique qui coïncide avec cette tour. Bon assez joué, on plonge vers ce lac.

Foulant le sable de la dune surplombant la cité de Dar-es-Snahh, je m'arrête un instant et me retourne. En contre-bas, le vaisseau fini de disparaître dans les eaux calmes du lac. Péniblement, mon partenaire me rejoint sur la butte.
- Ouf! On ne peut espérer meilleure planque, éructe-t-il en soufflant. Charmante contrée...
- Prends tes jumelles et suis le tracé de la grande muraille extérieure... Il n'y a que deux entrées possibles. A l'Est, la porte principale et au Nord, un accès semble-t-il réservé pour les caravanes... Le temple est au fond, là! Tu vois? Non plus à droite, derrière le palais du gouverneur... Qu'en penses-tu?
- Hé bien, si tu veux mon avis... cela ne va pas être facile! Je ne vois qu'une solution: nous pénétrons séparément dans la ville et nous nous fixons comme rendez-vous le petit bois jouxtant l'aile sud du temple.
- Ok! Je n'y vois pas d'inconvénient. Par la même occasion, tâchons de glaner quelques renseignements utiles sur le transporteur dragonnien. Ciao!
Par des voies opposées, nous descendons en direction des habitations. L'astroport de Dar-es-Snahh est placé à l'extérieur de l'agglomération, à une vingtaine de kilomètres. Pas une touffe d'herbe à l'horizon... Plus loin, sur les Hauts Plateaux, des colonnes de sables tourbillonnaires s'élèvent dans l'atmosphère, zigzaguant de manière imprévisible. Les régions vertes sont sur l'hémisphère Sud de la planète et je suppute que les trajets en caravane doivent être éprouvant. D'ailleurs, l'une d'entre elles est en passe de se présenter aux portes de la cité; j'accélère le pas afin de profiter de sa présence pour m'infiltrer.
La poussière, soulevée par le frottement du patin des chariots, m'oblige à m'équiper de mon filtre naso-buccal... beurk! Le sable s'insinue dans les moindres interstices... m'irritant la peau. Me voilà devant le porche de la muraille externe, je passe sans encombre. La voûte n'en fini pas de rejoindre le ciel. De part et d'autre s'élèvent des colonnes en pierre dont le réglet est à hauteur d'homme; au premier tiers du fût, des torches de résines brûlent en libérant une odeur âcre; entre l'astragale et l'abaque des gargouilles à l'allure chimérique lancent un avertissement muet au nouvel arrivant.
Je louvoie entre les chariots et... Houlàlà! La garde vient de se renforcer au second poste de contrôle et tous les piétons sont fouillés... Je plonge sous une charrette lourdement chargée, m'agrippe aux chaînes qui traînent à terre et me hisse prestement. Je dépose mes pieds sur l'essieu arrière tandis que de mes bras j'entoure une traverse. L'exhalaison de la cargaison est pestilentielle. Un liquide noirâtre suinte entre les planches et me coule sur le visage... j'ai l'estomac qui se convulse. De plus, mes mains commencent à me démanger sérieusement... je suis littéralement bouffé par des insectes. L'engin s'arrête soudainement.
- Toi! Que transportes-tu comme camelote qui pue autant? aboie l'un des gardes dont je n'observe que les pieds.
- Mon Seigneur, répond une voix de vieillard, se sont nos morts que nous amenons recevoir la bénédiction des Grands Prêtres...
- C'est bon... File! Allez ouste!

Des morts! Je me décroche et roule sur le bas-côté. Du revers de la manche, je m'essuie le visage... Des cadavres! Cette puanteur me colle à la peau... pouah! Je me redresse et observe les lieux. De l'avenue centrale, de nombreuses venelles s'en écartent à angle droit; véritable marché couvert dans lequel je m'engage. La foule disparate est le meilleur des camouflages pour un étranger. De tant à autre, le public s'écarte sur le passage d'un Grand Prêtre, impénétrable derrière son masque de métal, et de ses gardes du corps; ceux-ci ne sont armés que de vulgaires pistolasers et de rares fusils thermiques... ils ne représentent pas une menace potentielle mais, elle n'est pas à négliger. Selon la rumeur, le gouvernement local n'est que fantoche et son pouvoir périclite... les maîtres de la planète sont désormais les Grands Prêtres. Je me coule dans une sombre ruelle et me planque dans un renfoncement car j'ai la désagréable sensation d'être pris en filature. Je dégaine mon paralux et patiente... Mon lascar ne se fait pas prier; il passe sous mes yeux en allongeant le pas... le voleur a perdu sa proie, tant pis pour lui! Je replonge dans la masse sinueuse en jouant du coude. Je m'attarde devant un étal de fruits aux couleurs luxuriantes, observant à la dérobée son arrière boutique.
- Alors Seigneur... le voyage a-t-il été fastidieux et harassant?
- Plus long que tu ne peux l'imaginer mon brave. Ces fruits m'ont l'air juteux, je t'en prends un et tu gardes la monnaie.
- Merci mon Maître, si je peux vous rendre service...
- Quel est cette babiole sous la table de ton échoppe? fis-je en pointant de mon index un cylindre mémoriel.
- Purement décorative! Je l'ai dégotée dans le grand erg du Sud; un engin volant s'est abîmé dans la région et nous avons organisé une caravane spéciale pour l'occasion... même les Grands Prêtres nous ont fait l'honneur d'y participer. Sur place, il n'y avait plus personne, seulement la carcasse de ce navire... J'ai trouvé cet objet joli et je l'ai ramené chez moi.
Ainsi donc, ces hommes de foi, ont quitté leur sanctuaire pour aller fouiller le transporteur. Ils ont de suite compris que le jeu en valait la chandelle... tu parles! Armement sophistiqué, ordinateur, matériel de détection, etc.; une vraie mine de renseignements confidentiels qui certainement nous arrangerait la vie. Ce marchand est volubile... tant mieux!
- Et qu'ont-ils fait du matériel séquestré?
- Ma foi mon bon Sire, le tout à été emmené sous bonne escorte dans le temple principal...
Ayant remercié mon informateur, je profite de l'occasion pour me sustenter dans la fraîcheur bénéfique d'une taverne. Dehors, le soleil est au zénith et la chaleur est accablante. Une fois repu, je régle l'addition et sors. Le temple n'est plus très loin et je force l'allure. Tout-à-coup, je ressens comme une piqûre dans mon cou... le sol se dérobe sous mes jambes, tout chavire dans le noir absolu.

L'odeur de putrescine et de cadavérine me titille les papilles nasales... la bouche encore pâteuse, j'émerge des limbes. Je suis étendu à même le sol, au fond d'un cachot dont l'orifice donnant accès sur l'extérieur est à une hauteur vertigineuse. Mes yeux s'étant accoutumés à la pénombre régnant dans les lieux, j'aperçois avec horreur le cadavre d'un homme, étendu sur une paillasse. Son état de décomposition est fortement avancé, expliquant par la même cette puanteur omniprésente.
Je tente un mouvement en direction de la porte mais malheureusement, je ne peux que constater des chaînes entravant mes pieds et mes mains et qui me paralyse sur place. Je remarque de suite la disparition de mon paralux. Pff... mon phaser est inaccessible, posé sur une table et une chaise jouxtant l'entrée de mon cachot. Cette dernière s'ouvre brutalement sur deux hommes armés, précédant un Grand Prêtre, inaccessible sous son masque d'airain rutilant.
L'un des gardes m'assène un violent coup de bottes dans les côtes.
- Sois humble sale dhur devant Son Eminence! Baisse les yeux!
Une douleur aiguë montant de mes parties répond au crachat que j'ai envoyé sur mon hôte; brusquement mon crâne semble exploser et je sombre dans les ténèbres.
Le contact froid d'une seille d'eau lancée sur le visage me ramène à la dure réalité. Je suis assis sur la chaise de ma géôle et mes bras sont entravés dans le dos par des liens.
- Alors monsieur l'Officier... éructe le religieux dans mon dos. Car je présume que vous êtes Major, au vu de vos parements... N'est-ce pas? Etes-vous prêts à collaborer avec nos services?
- Cela dépend tout de ce que vous entendez par "collaborer"... Je n'ai pas vendu mon âme aux Dragonniens.
- N'allez pas trop loin dans vos déductions Major. Si le but de votre visite est, comme je le suppute, de prendre possession de la technologie extra-fédérée que nous avons acquise de manière légale, c'est peine perdue! En effet, il y a fort longtemps que nous avons rompu tout contact avec le gouvernement central de la Fédération Galactique; néanmoins nous n'en sommes pas plus idiot! Nous savons pertinemment que la FedGal court inéluctablement à sa perte ... Sachez simplement que nous ne lèverons pas le moindre petit doigt pour l'en empêcher.
- Traître! Les Dragonniens ne vous laisseront aucune chance de...
- Sottises que voilà! Mais trêve de bavardages stériles et venons-en au fait! Où avez-vous camouflé votre astronef?
- Tu peux toujours courir... Va te faire foutre sale...
Je n'ai pas le temps matériel de finir ma phrase qu'une avalanche de coups s'abat sur moi.
- Laissez-le! Ne le maltraitons pas trop car il peut nous être très utile. Puis, se retournant vers moi en exhibant mon phaser. Vous êtes téméraire Major... mais tout ceci est parfaitement inutile. Belle arme que voici... très rare, tellement exceptionnelle que j'ai de suite reconnu en vous un agent du service action de la Force d'Intervention Galactique. Je ne suis pas dupe et...
Le moine soldat qui vient de me distribuer la bastonnade est littéralement coupé en deux par le faisceau d'un paralux, et la tête du second achève de se consumer aux pieds de mon interlocuteur, paralysé par la cruauté de la scène.
- Tiens bon Michel... J'arrive!
Mon coéquipier surgit sur le pas de la porte, phaser main droite, paralux main gauche, un large sourire aux lèvres.
- Salut! Désolé de n'être pas intervenu plus tôt, m'explique-il en rengainant son arme de service et en désarmant l'ecclésiastique. A genoux toi! Les mains sur la nuque et pas un geste!
Une fois détaché, je me masse mes poignets endoloris et me nettoie mon visage tuméfié. Le goût âpre du sang dans la bouche me donne la nausée. Nous nous étreignons l'un et l'autre, heureux de nous retrouver.
- Comment as-tu fait? fis je.
- J'étais à deux doigts de t'apostropher lorsque que ces mecs t'ont agressé... Je les ai filochés jusqu'au temple; je t'expliquerais les détails plus tard. Tiens ton arme!
D'une brusque détente, le Grand Prêtre s'élance sur le phaser que Charles me présente; dans sa précipitation il extirpe d'une poche dorsale un découpeur-laser. Pourfendant l'air de se dernier, il m'entaille le thorax, sectionnant du coup mon spatiandre. J'effectue une preste chute arrière et presse sur la détente... Le fanatisme ne paie pas! S'en est fini pour mon tortionnaire, il gît à terre, dans la paille, mélangeant tripes et boyaux.
- Vite on se tire!
Nous nous lançons dans une course effrénée dans un dédale de couloirs, véritable labyrinthe de pierre au sein du temple.
- Où est le transcodeur? lançai-je à Charles qui déjà s'engouffre dans des escaliers, dévalant prestement les marches.
- Quatre étages au-dessous du niveau du sol. J'ai arraché ce renseignement à un garde...

La porte blindée est imposante. Située dans un cul-de-sac, elle nous nargue.
- Apparemment, il n'y a aucun système de sécurité, émettai-je. Je vais l'attaquer à l'aide de mon phaser.
Dans un chuintement régulier, je dirige le jet de mon arme sur le long du chambranle. La fumée et l'odeur âcre de l'acier porté au rouge flotte dans la galerie. Une fois le pourtour terminé, j'utilise le paralux au minimum pour dégager l'issue. Hébétés, plusieurs moines soldats tentent une ultime action suicidaire, que nous évinçons sur-le-champ.
Le transcodeur est là, sur un banc d'essais. Une multitude de pièces disparates sont réunies dans cette pièce, véritable musée de l'étrange, laboratoire typique pour apprentis-sorciers. Nous quittons les lieux, non sans avoir placé une micro-charge thermique.
- Enfin à l'air libre, souffle Charles. Quel marathon! La navette va nous charger aux portes de la cité; j'ai télécommandé son départ... elle ne devrait pas tarder.
- Je te dois une fière chandelle... Merci!
- Comme à l'Académie... Ne l'oublie pas!
A l'extérieur de l'enceinte de la ville, nous marchons un court instant avant d'ouïr le son caractéristique d'un photopropulseur. La navette semble surgir du néant, elle effectue une boucle au-dessus de nos têtes avant de se poser à proximité. Nous embarquons dans le moment même où celle-ci effleure le sable. Dans notre dos, une formidable explosion secoue les bas quartiers de Dar-es-Snahh, illuminant la sombre nuit qui baigne Tibioniz-la-rouge.
Aussitôt à bord, nous sanglons nos harnais et décollons au maximum de régime.
- Pff... Par l'espace! Ok pour moi... pas de trafic en vue, la place est libre. Tu peux foncer Charles!
- Bien reçu! Niveau des boucliers à la limite de saturation. Emergence en atmosphère négative d'ici peu...
- Excellent! J'active le traceur... voilà! Il est accroché... Destroyer Mérignac id GOLF.71225.ALPHA de navette Mérignac 00538.ZOULOU répondez!
- 00538 de G.71225.A, cinq sur cinq salut les gars! La voix tonitruante de Bob tinte à nos oreilles. Bienvenue dans le secteur... Avez-vous la marchandise?
- Affirmatif! Tu peux te préparer à appareiller avec le Milkyway. Nous apponterons d'ici dix minutes; communique l'information à Lotan. Néanmoins, le Mérignac devra rester dans les parages pour éviter toutes vélléités de trahison des Grands-Prêtres. Surveillance des communications radios et blocus aérien. Ordonne au major Duvallon d'expédier une escouade à Dar-es-Snahh pour pallier à une éventuelle rébellion.
- Compris Michel, je transmet tes desiderata au Commandant. Autre chose?
- Oui! Pendant que j'y pense, tu bricoleras le transcodeur pendant notre trajet sur l'objectif... chaque seconde compte. Dès que nous sommes à bord du destroyer, tu utilises la procédure d'urgence pour nous éjecter!
- Ca marche... ciao! Salutations à l'affreux Tisons... Terminé!
- Tu vas voir celui-là, je vais lui bouffer sa solde au niknevu! éclate l'intéressé dont le visage est devenu cramoisi.
- Calme-toi... Il te fait le coup à chaque fois... Mène-nous à bon port. Nous avons notre ultime rendez-vous à honorer.
Face à notre position, je discerne les feux de gabarit du cosmonef fédéré. Notre approche est limite et nous attaquons de manière expéditive la pente.
J'ai hâte d'embarquer sur mon tas de ferraille et d'amorcer la phase finale de notre mission: Orkasis!

Retour - et voilà c'est fini pour cette fois. Si vous souhaitez la suite... mon livre est à votre disposition. Passez-moi votre commande par email et je vous le dédicacerais. (montant SFr 5.- + frais de port)

J'espère que vous auvez eu du plaisir à le lire.

Christophe W.T. ZAWADZKI

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